THE BAS BLEU CHRONICLES

    La Revendication de la Valise Imaginative ou

   " Manhattan à Vancouver "

    Le weekend dernier, les affaires m’ont conduite à Vancouver, la ville la plus calme et la plus propre qu’il m’eut été donné de visiter depuis longtemps. Le charmant paysage alpin  qui m’accueillit pendant l’atterrissage dépassa toutes mes espérances. Agréablement surprise, mon humeur changea très vite lorsque je dus récupérer mon bagage. Hissant péniblement ma valise du carrousel, je levai les yeux pour remarquer le petit sourire narquois et satisfait d’une femme qui dépassait  avec son “carry-on.” L’expression intolérablement suffisante exprimait clairement sa fierté à faire rouler sa valise si désinvolte. D’un air supérieur et absurde, elle se félicitait et nous surveillait, nous autres passagers qui avions enregistré nos bagages. Avoir confié nos valises à la soute à bagages représentait pour elle la preuve incontestable de notre manque d'organisation et de notre incompétence.  

    J’admets volontiers qu’en certaines situations une approche minimaliste du paquetage est une vert—en camping, par exemple.  (que je me dois d’imaginer dans ce cas, car n’en faisant que très rarement). En revanche, en d’autres circonstances une valise trop légère indique, selon moi, un manque d’imagination. Je n’acquiesce ainsi pas à l’idée que les voyageuses aux valises encombrantes soient, en quelque sorte, moins sages ou moins expérimentées.

   Voyager, pour moi, se définit comme l'occasion de faire des rencontres inattendues. Lorsque je prépare ma valise en vue de visiter une ville inconnue, je ne manque pas d’apporter tout le nécessaire pour être parée pour les aventures et romances qui m’attendent. L’expérience m’a démontré que disposant de la robe, adéquat, l’occasion de la porter sera trouvée. Ma malle n’est que choix et possibilités. Cette fois-ci, ayant été contrainte d’enregistrer mon bagage avec deux heures à tuer entre des réunions, cela me permit de faire une randonnée grâce à laquelle je pus contempler la vue spectaculaire de l’océan. Et parce que j’avais apporté mes stilettos et mes bas nylon, je décidai d’essayer les “Manhattan” d’un restaurant du coin où j’eus la chance de faire la connaissance du chef, qui m’offrit de surcroit un dîner somptueux.  Les deux expériences étaient bien le résultat de ma valise, abondante et créative.

   Il est vrai que lorsque je voyage « chargée », j’en paie les frais. Mais ce sont précisément les péripéties dues à mon excessive valise qui me font penser que, oui, les voyages en valent la peine.

    Rouge Baiser

    xxx

    A Vindication of Imaginative Packing
   
    Last weekend, business brought me to Vancouver, the cleanest and quietest city I have visited to date. The gorgeous, mountainous landscape, which greeted me as the plane landed, defied my dreary expectations. Happily surprised, my mood was quickly checked when I went to pick up my luggage. As I was hoisting my suitcase off the carousel, I looked up to catch a self-satisfied smirk on the face of a woman breezing past with only her carry-on. Her unbearably smug expression left no doubt as to how proud she was to have packed so cleverly. Congratulating herself for her practicality, she surveyed the baggage claim area with the most absurd air of superiority, full of disdain for those of us who had checked bags, the obvious result of our disorganization and incompetence (you can tell so much about a person based on what they consider to be their “accomplishments”).
   It’s not as if I can’t imagine situations in which this restricted approach to packing would be a virtue—situations like camping (and I can only really imagine camping, as I rarely go). In other cases, however, “light packers,” it seems to me, simply lack imagination, and I resent the implication that heartier packers are somehow less experienced or less savvy travelers.

   Travelling for me is all about unexpected encounters. When I pack to stay in a new city, I bring everything I’ll need to be prepared for whatever new adventures and people I’ll meet. My experience has been that when I have the right dress with me, I’ll find a place to wear it.  I pack choices and possibilities. This time, it’s because I checked a bag that, in an hour between meetings, I took a hike that gave me a breathtaking view of the ocean. Because I brought my favorite stilettos and stockings, I went to test out the Manhattans at the restaurant down the street and made friends with the head chef, who then treated me to a sinfully sumptuous dinner. Both experiences were the result of imaginative packing. 

   Yes, I often pay an extra fee for my luggage when I fly. But it’s precisely the adventures I’ve had as a result of my heavy bag that have made my traveling worthwhile.

    Rouge Baiser
    xxx

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